Les chronos : ces étapes qui tuent le Tour

Vous êtes nombreux à  avoir trouvé le Tour ennuyeux, et à penser que les éditions à grand suspense et forte dose de panache font définitivement partie d’un passé lointain. La faute aux tracés pas assez accidentés, aux stratégies d’équipe qui brident trop les coureurs, et aux contre la montre, étapes finalement dénuées de véritable spectacle, puisque la compétition ces jours là n’y est qu’indirecte et la performance difficilement mesurable. Cette année, il « suffisait » d’être très bon rouleur pour gagner le Tour. Ce sont les chronos qui ont fait les écarts, au détriment du suspense. La lecture de cette infographie, qui trace au fil des étapes  les positions au classement général des 3 coureurs ayant terminé sur le podium, montre bien que les étapes clés qui ont engendré des creusements d’écart ont été celles disputées contre la montre. Les étapes accidentées, Tourmalet, Madeleine ou pas, ont en revanche été navrantes de… platitude, niveau suspense. Regardez, au cœur du Tour ces belles lignes parallèles en 7/8e, 10/11e, et 16/17e étape.  Le tiercé Wiggins-Froome-Nibali s’est bien tenu, c’est peu dire, et l’italien, allez, a peine faibli au sortir des Pyrénées. Il ne s’est pas passé grand chose dans nos montagnes, parce que les écarts étaient sans doute trop grands déjà à l’issue du 1er contre la montre. Pas de chassé croisé, ni de sensible réduction d’écart. Non, rien. Comme du prologue jusqu’à la 6e étape : un status quo absolu. A la limite, au départ de ces étapes, faites monter les coureurs dans les voitures, fenêtres au vent pour qu’ils voient le paysage, et lâchez les fauves à 1 km de l’arrivée, que les sprinteurs se chargeront de régler. En attendant, on aura regardé un reportage de Jean Paul Olivier, et on sera moins ennuyé… Plus sérieusement, supprimez le Chrono de Besançon, et vous aurez, avant d’aborder les Alpes, des touts petits écarts qui rendront possible les attaques éclairs en montagne, celles qui passionnent tout ce petit monde. Un Nibali, plus indépendant qu’un Froome, aurait peut être pu y croire davantage dans un schéma comme celui-ci. Mettez une arrivée supplémentaire en altitude, et vous tiendrez peut être votre suspense, de telle sorte que le chrono du dernier samedi puisse servir de régulateur entre ultimes prétendants à la victoire finale -les rouleurs devant rattraper le retard pris en montagne, les fous de la grimpette devant limiter la casse contre la montre-, et nous offrir ainsi un beau clou du spectacle.


Sources : letour.fr, L’Equipe.fr

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Publié le - Editeur : Vistadium - Catégorie : Cyclisme 3 Commentaires

3 Réponses à l'article : Les chronos : ces étapes qui tuent le Tour

  1. Anquetille

    ça confirme en effet ce que tout le monde pense : ce tour était naze. La vraie raison, c’est que le cyclisme est devenu un sport d’équipe conditionné par des intérêts financiers

     
  2. iTour

    les tours des années Hinault étaient truffés de clm, prologue, plaine ou montagne, et ils restaient passionnants. Je penche plutôt pour « une faute au parcours »,pour exoplqiuez ce manque de passion cette année

     
  3. Danilho

    2 leaders en jaune seulmeent,13 ans qu’on n’avait pas vu ça. moyen pour le suspenz. un coureur qui roule- compresse au chrono, ça limite aussi les grandes explications, c vrai, car l’écart est déjà fait. wiggins fait comme indurain, mais en moins bon en montagne, alors que froome avait le frein à main dans l’oreillette

     

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